Pour les Belges, un départ avec Holland America Line (HAL) se fait depuis Amsterdam. Pas de problème, le train s’arrête en effet à quelques minutes de marche du terminal. L’embarquement se déroule également sans la moindre difficulté, ce qui vous laisse tout le loisir de flâner dans les rues d’Amsterdam, si vous choisissez d’arriver bien à l’avance ou pourquoi pas la veille.
Le tout premier navire de la flotte HAL s’appelait également le Rotterdam. Il reliait New York depuis les Pays-Bas en 1872, soit il y a exactement 150 ans. Le Rotterdam actuel est en réalité le septième navire à porter ce nom. Avec une longueur de 300 mètres, il est imposant, mais pas exagérément. En une journée passée en mer, nous atteignons facilement les 10.000 pas sur le bateau.
Notre cabine se situe sur le pont dit « Musical » (Music Deck), car toutes les œuvres d’art que comporte cette partie du navire – et elles sont nombreuses – sont en lien avec la musique. Les autres thématiques tournent autour des animaux et de l’architecture. Il y a au total 2.645 œuvres d’art contemporaines et souvent originales. De quoi faire de ce navire un musée flottant à bord duquel on peut faire chaque jour de nouvelles découvertes. La pièce de la plus grande valeur s’appelle Harps. Elle se situe dans l’atrium et représente les traits d’une tornade métallique monumentale qui tourbillonne sur trois étages.
Chose appréciable à bord du Rotterdam, on est rarement confronté à la foule. Sur le pont, c’est donc plutôt calme, sauf les jours de gros vent. Hormis cela, il y a toujours de la place pour se détendre, surtout si, comme nous, vous avez la chance de disposer d’une cabine avec véranda et terrasse. Siroter un cocktail, déjeuner ou dîner peut s’envisager chaque jour dans un lieu différent. Il faut dire qu’avec 10 restaurants et presque autant de bars, c’est un véritable tour du monde que l’on vit, avec tantôt une cuisine typiquement hollandaise, tantôt des plats méditerranéens ou asiatiques, le tout avec une qualité au-dessus de tout soupçon grâce à la supervision des grands chefs à bord.
On ne n’ennuye pas. Les possibilités d’activités et de divertissement sont elles aussi très diversifiées. À hauteur du World Stage – le pont le plus vaste –, les habillages lumineux et les écrans LED à 270° impressionnent tout comme les spectacles de danse et de théâtre, de musique ou encore les événements culturels. Dans les cafés concerts, l’ambiance est aussi de mise avec des étincelles qui jaillissent de la scène. Ma préférence toute personnelle va d’ailleurs au B.B. King’s Blues Club où un chanteur de talent est parvenu à faire danser les gens en un rien de temps. Pendant la journée, les activités ne manquent pas non plus : du basket sur un vrai terrain situé sur le pont supérieur, dégustations de whisky ou de thés, fitness, jogging, Spa-Wellness, bronzette, et bien entendu, admirer les fabuleux paysages, car, souvenez-vous, ce navire traverse certains des plus beaux fjords de Norvège.
Après une journée en mer, notre navire jette l’ancre à Eidfjord, qui est en réalité l’un des bras du Hardangerfjord, le deuxième plus grand fjord du pays. La ville compte un peu moins de 900 habitants dont la vie de tous les jours tourne autour des bateaux de croisière qui y accostent. Nous n’optons pas pour l’excursion proposée et qui mène à la cascade de Vøringsfossen, tout simplement parce que nous pouvons admirer de nombreuses autres cascades depuis le bateau.
Après une journée de navigation, notre projet est de nous dégourdir les jambes et de profiter de la nature généreuse de la région. Nous voici partis pour une randonnée sur les rives du lac Eidfjord . Après une longue ascension ponctuée de panoramas à couper le souffle, nous nous installons dans un confortable café bâti de bois et nous buvons le « kaffe » local dans un thermos. C’est l’occasion aussi de déguster une autre spécialité scandinave, le kanelsnurrer, un gros gâteau au café et généreusement parfumé à la cannelle.
Ålesund, construite sur 7 îles, est l’une des villes les plus exceptionnelles de Norvège. En 1904, un incendie avait rayé pratiquement toutes les maisons de cette bourgade, mais les Ålesunders ont tout reconstruit en moins de 5 ans dans un style que l’on pourrait qualifier d’Art nouveau vikings et qui est encore visible aujourd’hui. Le musée d’Art Nouveau est particulièrement évocateur du sujet et il offre toutes les clés pour comprendre ce style. Cela dit, la plus belle découverte reste l’Ålesundet, un court détroit qui sépare la ville en deux et dont les couleurs vives vous captivent. Et à proximité, vous pouvez encore découvrir Molovegen où on a l’impression de se promener à travers une ancienne carte postale. On notera d’ailleurs que les hangars à poissons en bois où se trouve aujourd’hui le musée de la Pêche sont les seuls à avoir survécu au grand incendie de 1904. Côté gastronomie, retenez aussi que Ålesund a toujours été renommée pour ses palourdes.
Au total, ce sont 7 îles, toutes reliées par des tunnels et des ponts. L’excursion du jour nous emmène sur celle de Godøy, avec son phare emblématique et ses points de vue magnifiques ainsi que sur celle de Giske qui fait la part belle aux récits vikings. Enfin, une courte balade en mer à travers le Hjørhundfjord vaut aussi le détour en raison des impressionnantes Alpes Sunnmøre qui l’enserrent.
Nous sommes impatients de naviguer dans le fjord de Geiranger, l’un des plus beaux fjords de Norvège inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Mais cela se mérite, car il faut se lever tôt pour contempler les célèbres chutes de « Seven Sisters » au lever du soleil. Sur le pont, il n’y a pas foule, ce qui est d’ailleurs encore plus agréable. Le moment est magique et, un café à la main, on admire la lumière orange qui, progressivement, colore le fjord. Le paysage est tout simplement somptueux ce qui nous pousse à solliciter toujours plus notre appareil photo.
Nous arrivons dans la ville de Geiranger plus tôt que prévu. Dans l’excursion à vélo réservée un peu plus tôt, il est prévu de gravir d’abord 1.100 m en voiture puis de redescendre l’entièreté de ce dénivelé à vélo, le tout à vitesse soutenue, ce qui vous réserve d’ailleurs une bonne poussée d’adrénaline. En chemin, quelques arrêts nous permettent de découvrir quelques spots de qualité : des murs de neige de 5 m de haut, d’anciennes maisons de bergers, de magnifiques panoramas, dont la « Queen’s Chair », un monument inauguré par la reine de Norvège et qui se dresse sur Flydalsjuvet d’où nous pouvons apercevoir non loin de nous notre navire de la Holland America Line se refléter dans le fjord.
Geiranger est un village de 250 habitants situé à l’extrémité du fjord du même nom et qui a été un des premiers lieux où un bateau de croisière a pu accoster. C’était en 1869. En 1905, il n’y avait que 100 personnes dans ce village, et les habitants avaient déjà conçu un attelage spécial pour transporter les visiteurs essentiellement Britanniques : l’Opel de Geiranger pouvait accueillir jusque neuf passagers. L’un de ces exemplaires se trouve d’ailleurs, aux côtés d’une collection de oldtimers, dans les sous-sols du luxueux hôtel Union. Nous avons également pu randonner et nous rendre jusqu’aux fabuleuses chutes de Storseterfossen où l’on peut même se promener derrière la cascade. Mais pour ceux qui préfèrent se concentrer sur Geiranger, il existe une autre chute spectaculaire, celle de Storfossen et dont le torrent traverse avec force toute la ville avant de se jeter dans le fjord.
Il y a moyen de suivre le cours de l’eau, notamment en gravissant un escalier qui compte 327 marches et qui permet d’atteindre le Centre des Fjords Norvégiens, un musée entièrement dédié à ces vallées glaciaires inondées et qui permet de mieux comprendre la topographie des lieux.
Le marché aux poissons de Bergen est un incontournable où vous pourrez déguster sur les terrasses qui l’entourent toutes les spécialités locales, dont le poisson-clown. Non loin du centre, au lieu-dit « Bryggen » qui est un quai médiéval dans le quartier du port historique, on a l’impression de faire un bond dans le temps. Les pêcheurs avaient en effet l’habitude de peindre leurs entrepôts de bois dans des couleurs vives. Les bâtiments datent du 12e siècle et ils n’ont pas vraiment changé, car ils ont été reconstruits à l’identique après chaque incendie, à la fois par nécessité et surtout par manque de temps. À côté du funiculaire, on peut aussi découvrir un quartier composé uniquement de maisons blanches en bois. Il s’agit là d’un des endroits les plus authentiques de Bergen. Avec le funiculaire, vous aurez une vue spectaculaire de la ville. Le retour peut s’effectuer à pied à travers les forêts en découvrant le village des Trolls (statue en bois).
Pour les mélomanes, l’excursion à Troldhaugen est à recommander, car on peut visiter la résidence d’été d’Edvard Grieg. Un must ! Cette charmante maison en bois possède une dépendance sise au bord du lac et où Grieg composait et a donc trouvé l’inspiration pour ses superbes œuvres musicales. C’est l’occasion d’ailleurs d’assister à un récital de piano. Sur le chemin du retour, nous nous arrêterons encore à Fantoft, l’une des 28 églises en bois de merrain encore debout en Norvège et qui présente de nombreux éléments narratifs vikings dans son architecture.
La deuxième journée complète en mer est également la dernière. Pendant la traversée qui relie la Norvège aux Pays-Bas, nous avons surtout exploré le navire. Sur le chemin du retour, nous nous attachons donc à découvrir tous ses avantages. Dont les deux piscines, les bains à bulles situés sur la terrasse extérieure ou encore le Greenhouse-Spa où l’excellence des soins prodigués par le personnel nous remettent d’aplomb. C’est aussi l’occasion de mieux apprécier la qualité de la cuisine à bord, de flâner dans les boutiques et d’assister à un spectacle.
Bref, une journée relaxante, mais bien remplie. La dernière nuit est déjà là et son sommeil réparateur bercé par le doux tangage du navire annonce le retour à Amsterdam. Nous nous retrouvons au cœur de la ville où des excursions sont proposées pour visiter notamment la maison d’Anne Frank ainsi que d’autres sites importants, mais nous profitons simplement du beau temps avant de rentrer en train en Belgique.