En toute saison et même en hiver, ce “jardin de l’Angleterre”, si proche de chez nous, vaut absolument le détour.
Voici quelques conseils pour découvrir cette région du sud de l’Angleterre et comprendre pourquoi des gens si illustres comme Charles Dickens et Ian Fleming venaient se reposer à Canterbury et dans ses environs.
Juste après avoir traversez la Manche, après Douvres, vous entrez dans le village de Rochester, où nous attend notre guide habillé comme au 19ème Siècle, digne d’un personnage d’un roman de Dickens.
L’une de ses histoires les moins connues évoque la Six Poor Travellers House, située dans la High Street, à Rochester. Dickens est né à Portsmouth, a vécu cinq ans à Londres et s’installa ensuite à Chatham, à côté de Rochester. Plus tard, lui et sa famille déménagèrent encore mais Dickens allait pour finir revenir dans le Kent. En 1856, il acheta la Gad’s Hill Place, à Higham, toujours à côté de Rochester et y vécu jusqu’à sa mort en 1870.
Notre guide nous relate en détail toutes les histoires liées à la Six Poor Travellers House, mais aussi aux Eastgate House, Jasper’s House et Mr Topes’ House de Rochester. La Guildhall, qui était un tribunal du temps de Dickens, est aujourd’hui un musée et sa très spéciale boîte aux lettres porte encore la signature de Victoria. L’auteur parle de la Guildhall dans son roman “Great Expectations” (Les Grandes Espérances), dont on fit un film avec Helena Bonham Carter et Ralph Fiennes.
La Restauration House avait inspiré Dickens pour la maison de Miss Havisham. Que ce soit les nombreuses maisons anciennes de Rochester, sa cathédrale ou son château, tout est présent à un moment ou à un autre dans ses livres. A l’époque, Dickens avait importé de Suisse un véritable chalet, contenu dans 58 caisses. Il avait fait du premier étage son cabinet d’écriture. Aujourd’hui, ce chalet n’est plus situé à côté de Gad’s Hill Place, mais à côté de l’Eastgate House.
Canterbury occupe une place majeure dans l’œuvre du 14ème Siècle de Geoffrey Chaucer, les Contes de Canterbury. La phrase d’ouverture dit ceci : “And especially from every shires ende/of Engelond to Canterbury they wende.” En effet, de toutes les régions d’Angleterre, les gens vinrent à Canterbury parce que c’est ici, le 20 décembre 1170, que les Chevaliers du Roi Henry II tuèrent l’Archevêque Thomas Becket. “Ce n’était pas mon intention “, avait ensuite dit le Roi. En guise de punition, il subit le fléau des moines. Thomas Becket fut quant à lui déclaré Saint et la Cathédrale devint un haut lieu de pèlerinage.
Au lieu précis où Becket fut assassiné, il y a un petit autel, référence à l’épée utilisée pour le méfait, et les lettres “THOMAS” sont gravées sur une pierre au sol. Cette cathédrale fut longtemps la résidence de l’Archevêque de l’Eglise Anglicane. Allez voir les cryptes, découvrez la pierre tombale du Prince Noir et admirez le jeu de lumière créé par les vitraux.
L’un d’eux illustre le miracle d’un homme qui avait perdu la vue et avait été castré. La légende dit qu’après d’innombrables prières adressées à Saint-Thomas, il recouvra miraculeusement la vue. Un cierge a brûlé sans interruption sur la tombe de Saint-Thomas, jusqu’au règne d’Henry VIII. Le culte connut alors une fin abrupte, après que la tombe fut détruite, que ses restes furent éparpillés, et que la cathédrale fut pillée.
Les Anglais le jurent : le château de Leeds serait le plus beau château du pays. Et de fait, il a quelque chose de très particuliers : les quatre bâtiments qui le composent sont situés sur une île.
Pour accéder à l’ancienne et à la nouvelle partie du château, il faut franchir un grand pont-levis et une porte d’entrée. Des noms tels Maiden Tower et Lady’s Castle rappellent les six Reines médiévales qui ont possédé cet imposant domaine : Eléonore de Castille, Marguerite de France, Isabelle de France, Anne de Bohême, Jeanne de Navarre et Catherine de Valois. Plus tard, Henri VIII et sa première femme, Catherine d’Aragon, occupèrent également le château.
La dernière personne à avoir possédé personnellement ce château fut Lady Olive Cecilia Paget Baille, héritière d’un riche magnat du pétrole anglo-américain. Elle survécut à trois maris et acheta le château de Leeds pour en faire sa retraite campagnarde. Riche amatrice d’art, elle avait fait redécorer le château de fond en comble par des artisans français et italiens. Elle organisait régulièrement de grandes fêtes sur le domaine, et recevait des personnalités telles que Charlie Chaplin, David Niven et le dramaturge Noel Coward.
Le roi Ethelbert posa en 857 la première pierre de ce château, qui fut par la suite transformé et agrandi. Sa dimension historique lui vaut d’être encore utilisé aujourd’hui pour de très grandes occasions. Ainsi en 2004, c’est ici que l’ancien Premier Ministre Tony Blair a tenu des pourparlers de paix sur le problème de l’Irlande du Nord. Les grandes salles de banquet, la bibliothèque, la chapelle, les salles monumentales et les couloirs de Lady Baille sont donc toujours régulièrement animés, notamment à l’occasion de dîners de mariage.
Aujourd’hui, l’ensemble du domaine est géré par la Leeds Castle Foundation. La Stable Courtyard a ainsi été transformée pour abriter aujourd’hui un restaurant, une boutique et des chambres. Il est en effet possible de loger au château, par exemple lors d’une fête de mariage. Toutes les recettes ainsi générées permettent d’assurer la rénovation et l’entretien du château. Depuis quelques années, la Foundation organise aussi l’événement Christmas at Leeds Castle.
Durant les sombres mois d’hiver, un chemin de lumières vous emmène à travers le bois vers l’entrée de Stable Courtyard. Vous découvrez alors la chaleureuse atmosphère de Noël qui imprègne tout le château. Il y a une réception, des animations pour enfants, des chansons de Noël, un petit train et, cerise sur le gâteau, le Père Noël vient en personne offrir un cadeau à chaque visiteur.
D’emblée, les Kent Greeters ne vous évoquent probablement rien. Mais le concept est pourtant très simple : les locaux guident les visiteurs parmi leurs lieux favoris.
Partant de la cathédrale, Diana Rosset qui habite tout près nous emmène vers des bâtiments qu’elle a choisis. Elle nous fait découvrir des coins cachés près de la rivière Stour, comme la Greyfriars Chapel. L’étape suivante est l’ancien château normand, avec ses Jardins John Dane attenants et une vue imprenable sur le John Mound Dane. Au Canterbury Heritage Museum, elle nous montre ensuite une magnifique charpente authentique, et c’est aussi à cet endroit qu’est exposé le tout premier train à vapeur Invicta, construit en 1830.
Impossible de passer à côté du Tea Time et de ses douceurs, la tradition anglaise par excellence. Notre dégustation nous attend à la Tiny Tim’s Tearoom : sandwichs au concombre et au saumon, suivis de scones à la crème et à la marmelade. Notre “afternoon tea” nous est servi alors qu’il est encore loin de midi. On nous apporte donc un plateau à trois étages rempli de délicieuses pâtisseries et bien sûr l’indispensable tasse de thé. L’une des salles de Tiny Tim’s est nommée “La salle des fantômes”, où sont présentés tous les fantômes qui ont visité le bâtiment au cours des quatre derniers siècles. Avis aux amateurs…
Un incontournable de Canterbury est Beaney, une maison des arts et des sciences entièrement rénovée. Ici sont exposées certaines des curiosités que les explorateurs britanniques ont ramenées de leurs expéditions en Inde, en Extrême Orient, en Egypte ou en Afrique. Ce musée qui plaira à toute la famille propose des objets très intéressants, offerts par des aventuriers et des voyageurs de tous poils. Dans l’une des pièces, les objets sont classés par type de matériau : végétal, animal, minéral, verre, pierre, faïence, etc., tandis qu’une grande vitrine regroupe des choses uniques, comme une peau de lion, des papillons rares, des fossiles, un canard à quatre pattes ou encore un scarabée goliath.