Cet itinéraire touristique de 350km traverse le sud de l’Allemagne et se déroule en grande partie en Bavière. Pour un plongeon dans l’histoire, l’architecture, les villes d’art et les légendes allemandes, cette route vous emmène jusqu’au pied des Alpes bavaroises avec les paysages que vous pouvez imaginer… Avec comme apothéose les châteaux les plus romantiques au monde : ceux du roi Louis II de Bavière… En Route !
Officiellement baptisée « romantique » pour en souligner les attraits historiques et esthétiques, cette route démarre de Würzburg pour se terminer à Füssen.
Entre les deux villes, une bonne vingtaine de bourgades plus attrayantes les unes que les autres offrent leurs merveilles et couleurs. Wurtzbourg et sa cathédrale, Rothenburg, Landsberg, Augsbourg, Dinkelsbühl…
La route (balisée de panneaux reconnaissables) suit le chemin emprunté jadis par les marchands. Elle suit également l’antique « via Claudia Augusta », importante chaussée romaine datant de 47 ap J.C. Tout au long de cet axe historique se déploie un florilège de bourgades de charme, d’édifices civils et religieux, de cités médiévales et de châteaux.
Ce livre à ciel ouvert raconte les légions romaines, les Francs, le Saint Empire Romain Germanique, l’épopée des rois médiévaux, les faits et gestes des Chevaliers teutoniques, la Réforme et la contre-Réforme, les guerres, les paix… Au gré des vallées fluviales, des collines fertiles et des vignobles, cet itinéraire de 350 km vous fait revivre à chaque étape des aspects du passé germanique.
Et tout au bout de la route, comme par enchantement dans un décor de rêve et de cimes enneigées, voici deux fabuleux châteaux. Hohenschwangau et Neuschwanstein. Sortis tout droit d’un contes de fées avec leurs tourelles et donjons élancés, ils ont été édifiés par un roi extraordinaire : Louis II de Bavière. C’est le point d’orgue et l’apothéose d’une route fantastique et romantique, comme une captivante machine à remonter le temps.
Au début de la route romantique et non loin de Würzburg, le château de Weikersheim est situé presque au cœur d’un village. Il a vu les princes Hohenlohe réaménager le village pour l’harmoniser avec leur propriété… Rien que ça !
Il faut le reconnaître, la réussite est parfaite. Le centre tranquille du hameau est fait de superbes maisons cossues et de belles arcades ainsi qu’une église de style gothique flamboyant. Quant au château, seul un portail et un petit pont le séparent de la place…
Sa construction débuta à la fin du 16ème siècle et son magnifique mobilier ainsi que l’extraordinaire salle des Chevaliers sont de styles Renaissance et Baroque. Ses jardins fleuri et coloré sont de toute beauté. Une première étape très accueillante sur cette Route romantique, comme il se doit.
Etape incontournable sur la Route romantique, la ville de Rothenburg est entourée d’impressionnants remparts, de chemins de rondes et de tours médiévales. La cité riche en trésors architecturaux surplombe les méandres de la rivière Tauber en contrebas. Ses grandes maisons aux superbes colombages et pignons à redents, aux toits pentus et nombreux balcons dominent les ruelles médiévales avec des places aux généreuses fontaines où il fait bon flâner.
Rothenburg est l’une des plus belles cités médiévales d’Allemagne. La Guerre de Trente Ans a pourtant bien failli la détruire. Ville protestante, elle fut alors occupée par l’armée impériale de Tilly (général au service du Saint Empire et de la Sainte Ligue), en 1616, qui menaçait de la mettre à sac. Mais c’était sans compter sur la mansuétude de celui-ci, liée à un solide sens de l’humour : n’avait-il pas décidé que la ville serait épargnée si quelqu’un pouvait boire d’un seul trait le hanap de vin qui lui était offert.
Rien de bien extraordinaire sauf si l’on sait qu’un hanap contient trois litres et un quart de liquide. C’est le bourgmestre lui-même qui s’est sacrifié lors d’une mémorable « meistertrunk », ou ‘magistrale dégustation’… Imprimée sur les coupes et les verres, et représentée en tableaux sur l’horloge animée de la ville et fêtée chaque année, cette lampée salvatrice est encore présente dans les mémoires.
Sur la route romantique, la ville de Dinkelsbühl est née au croisement des routes commerciales entre Italie et Baltique, Europe centrale et Allemagne.
Entourée de douves et d’une vingtaine de tours, la petite cité médiévale est dominée par le vieux clocher roman (13ème siècle) de son église Saint-Georges. Avec les lignes délicates de sa haute voûte en réseau, l’église de style gothique flamboyant semble toute en légèreté.
Viennent ensuite les villes de Nördlingen et ses remparts, Harburg et son château, Landsberg sur la fougueuse rivière Lech. Puis le Pfaffenwinkel et ses doux paysages de champs et de collines, où le village de Rottenbuch cache une extraordinaire église baroque aux allures de bonbonnière rose, peuplée d’angelots rieurs surveillés par des saints barbus et sévères. Ces chapelles font partie des plus belles églises baroques du sud de l’Allemagne comme l’abbaye de Wieskirche, le monastère Benediktbeuern, l’église des frères Asam à Munich, la basilique de Tegernsee,…
C’est à « Wies » que vous la trouverez, véritable emblème de l’art religieux bavarois et lieu de pèlerinage. Les meilleurs artistes baroques ont construit et décoré cet édifice, dont l’architecte Dominikus Zimmermann et le sculpteur Anton Sturm. L’église est un joyau de l’art rococo… Il est vrai que la Bavière est une région très catholique comme en témoignent les croix, monuments, chapelles, églises et monastères. Partout, dans les campagnes ou en montagne, au milieu des champs comme la Wies ou au détour d’une vallée, de nombreuses églises semblent perdues en pleine nature.
Enfin ne manquez pas l’église Saint-Coloman de Schwangau. Ce n’est pas l’édifice religieux le plus riche, mais elle s’harmonise tellement bien au paysage montagneux qui l’entoure… la carte postale idéale.
Tout au bout de la Route romantique qui arrive à son apogée et au pied des Alpes bavaroises, les lacs reflètent les majestueuses montagnes environnantes.
Précédés par la silhouette élancée de l’église champêtre Saint Coloman, voici Schwangau et Füssen. Fin de la route romantique… Mais surtout point de départ pour les visites des fabuleux châteaux de Hohenschwangau, de Neuschwanstein ou le joli château de plaisir de Linderhof et ses jardins à la française dans leur décor de montagnes.
Dans son écrin de montagnes parfois couvertes de neige ou au cœur des forêts automnales, le château de Neuschwanstein est un véritable rêve féerique. Il est né de l’imagination du roi le plus romantique de toute l’histoire: Louis II de Bavière. Un roi dont la vie tragique est elle-même un véritable roman, qui se terminera mal dans un lac près de Munich.
Avec ses tourelles et ses donjons élancés, le Neuschwanstein signifie ‘nouveau cygne de pierre’… Un nom choisi en l’honneur du personnage du Chevalier au cygne, de l’opéra Lohengrin de Wagner. Un musicien aux œuvres envoûtantes pour lesquelles le jeune roi vouait une passion sans limite. Ce château fut édifié avec des moyens presque illimités et en fin de course, un royaume au bord de la faillite. Louis II édifia le château de Neuschwanstein à partir de 1869 sur une crête à 970 mètres d’altitude.
C’est peut-être le château le plus célèbre au monde. A tel point qu’il a inspiré celui de… la Belle au Bois Dormant des images de Disney. Il semble avoir été davantage construit par un décorateur de théâtre que par un architecte. Le « Cygne » ou le « Disney » comme l’appellent gentiment les Bavarois n’a pourtant accueilli le roi Louis que très peu de temps (même pas six mois de sa vie), ce dernier préférant vivre au château de son père, Hohenschwangau, plus confortable et où il avait passé son enfance. Quoi qu’il en soit, ce rêve de pierre et de tourelles légères où l’on s’attend à voir à tout moment une fée ou une belle princesse est à admirer en toute saison…