Hurghada, Safaga, Taba, Sharm-el-Sheikh, Marsa Alam… Les stations balnéaires d’Egypte ont depuis longtemps acquis une solide réputation. A 5h de vol de Belgique, elles garantissent en hiver une échappée ensoleillée et économique, le coût de la vie en Egypte étant tout à fait abordable pour un Européen. Au printemps c’est également une destination idéale. Placées au centre de la côte de la Mer Rouge, Hurghada et Safaga sont aux antipodes l’une de l’autre. La première est une immense ville et station balnéaire, animée et festive, parfaite pour les amateurs de distractions. La seconde est une « ville-village » égyptienne plus intimiste, hot spot des plongeurs et des kite surfeurs. Deux ambiances, deux styles ! Mais Safaga offre un autre intérêt : elle est placée à l’endroit précis où la mer Rouge est la plus proche du Nil. L’excursion à la journée vers la vallée et ses temples est très facile à réaliser.
Bourgade ayant grandi vite, Safaga n’est pas à proprement parler une station esthétique. Mais elle offre l’avantage d’un séjour apaisé, loin de la tonitruance d’Hurghada.
« Safaga, c’est Hurghada il y a 30 ans ! ». C’est ainsi que beaucoup de touristes en vacances à Safaga nous ont présenté la station. Calmement posée au bord de la mer Rouge 60 km au sud de sa voisine, Safaga est restée dans son jus égyptien. Une ville-village ni belle ni laide, allongée sur plusieurs kilomètres, avec une jolie petite mosquée au minaret bleu, le fatras habituel des échoppes alimentaires et quelques barques de pêche fatiguées. C’est aussi un important port de commerce. Escale pour des navires marchands sur la route maritime entre Asie et Europe, il est également un port d’embarquement pour l’Arabie Saoudite. Le port saoudien de Duba, sur la rive droite de la mer Rouge, se trouve à environ 5 h de ferry. L’ouverture progressive au tourisme du grand voisin wahhabite pourrait d’ailleurs offrir ces prochaines années une nouvelle impulsion à Safaga.
La ville n’est pas une station tout à fait comme les autres. Au fil du temps, elle s’est transformée en spot touristique pour une clientèle constituée essentiellement de plongeurs et de kite surfeurs (voir plus loin). Les resorts pieds dans l’eau y sont rares mais tranquilles. Citons le Shams Safaga Beach Resort, le meilleur hôtel au cœur de la station. Il propose plus de 300
chambres et bungalows et dispose de jardins, d’un spa et d’une plage privée. Le Lotus Bay est aussi un bel hôtel 4* de front de mer, avec 224 chambres équipées de balcons ou de terrasses. Piscines extérieures, restaurants, bars, plage privée… le confort est au rendez-vous, à partir de 65 € la nuit. L’hôtel se
trouve dans la petite enclave balnéaire de Soma Bay, légèrement au nord de la
station. Là se trouvent aussi de « grands paquebots » de l’hébergement balnéaire, un Sheraton, un Kempinsky, un Mövenpick…
Safaga est réputée pour son vent et ses sites sous-marins. Elle draine de novembre à mars les adeptes de ces deux disciplines, séduits par la beauté des fonds et la qualité des spots de kite.
Le vent fort qui souffle régulièrement à Safaga n’est pas pour rien dans la réputation de la station. Side-off (vent diagonal), rafales de rivage, vents thermiques… les « stats » de vent à Soma Bay-Safaga affolent les compteurs et participent à son attrait auprès des « kiteurs » de l’Europe entière. Soma Bay, Tobia Island et le lagon de Safaga sont des plans d’eau mondialement réputés, avec des zones réservées à la pratique des débutants ou des pratiquants confirmés. De mi-novembre à mars, le vent souffle plutôt en rafales mais les températures de l’air et de l’eau restent bonnes. La communauté des kite surfeurs est bienvenue à Safaga où elle possède ses habitudes. D’autres activités nautiques ont aussi droit de cité dans la station, à l’image du windsurf et du wakeboard.
Réputés pour la beauté des récifs, de la faune (poissons, tortues, dauphins…) et pour l’intérêt de ses épaves, les sites de la baie et en pleine mer sont fréquentés toute l’année par les plongeurs en bouteilles. Tobia Arba, Gamul Kebir, Panorama Reef, Abu Kefan… il y en a pour tous les niveaux. On peut choisir l’option day dive (sorties à la journée – le club 3Turtles est l’un des
plus réputés) ou la croisière-plongée d’une semaine. Quelques clubs de qualité
sont gérés par des Français, à l’image de Seafari (basé à Hurghada). Ultramarina, voyagiste spécialiste de plongée sous-marine et notamment de l’Egypte propose aussi des séjours et des croisières à Safaga.
Que ceux qui n’aiment pas le néoprène et l’équipement technique se
rassurent : le snorkelling se pratique aussi assidument à Safaga. Même vue
au ras de l’eau, la beauté de la faune sous-marine et des coraux est intacte. Conséquence de cette fréquentation communautaire et des goûts simples souvent affichés par les plongeurs, beaucoup d’hébergements sont constitués d’appartements à louer ou de petites pensions. A l’image du très convivial L’Oasis de Safaga, un lieu avec seulement neuf chambres mais dont les dîners en terrasses sur des poufs drainent tout ce que la ville compte d’hommes et de femmes plongeurs…
Depuis Safaga, on peut aisément se rendre dans la haute vallée du Nil. Une option intéressante pour une séquence culturelle lors d’une excursion à la journée.
Peut-on mêler détente balnéaire et culture en Egypte ? Oui, en séjournant à l’endroit précis où la mer Rouge est la plus proche du Nil et des temples de Louxor. C’est-à-dire à Safaga, située à 2h de route du grand fleuve et à 3h du complexe religieux de Karnak. La station balnéaire se trouve précisément
à 160 km de Qena, au bord du Nil, et à 230 km de Louxor. En lien avec les
hôtels, des agences de voyages locales proposent l’excursion à la journée, avec une prise en charge en bus très matinale (comme El-Mallah). Il est aussi possible de négocier la sortie avec un prestataire privé disposant d’un véhicule. Cette option offre plus de souplesse si l’on est en couple ou jusqu’à 3 à 4 personnes. Le trajet sur une belle route asphaltée est splendide. Les check-points sont encore nombreux mais on ne circule plus en convois comme auparavant.
Au milieu du néant, on longe des montagnes rougeoyantes décharnées,
des déserts de pierre et des plateaux de roches blanches. On y croise de rares
restaurants et stations-services, ainsi que des troupeaux de chèvres menés par des bergères voilées. A Qena, ville de 200 000 habitants, aucun
touriste : si vous êtes avec un chauffeur privé, vous pourrez lui demander
d’aller visiter les souks, la mosquée et une église copte. Souvent, par
règlement plus que par réelle sécurité, un véhicule de la police vous
accompagne. L’avantage de Qena : c’est l’Egypte profonde et authentique.
Les bords du Nil, eux, sont déserts. Mais vous voilà enfin devant le grand
fleuve africain ! Ceux qui ne vont pas jusqu’à Louxor se contenteront depuis
Qena de visiter le temple de
Dendérah, à 5 km.
Perdu dans un désert de rocaille, ce complexe est relativement oublié des touristes. Presque intact, c’est l’un des ultimes édifices de l’Egypte ancienne, datant du début de la période ptolémaïque. Bâti dans une enceinte de remparts en briques percée de hautes portes, le Grand Temple d’Hathor de Dendérah séduit par la profusion de ses décors. La salle hypostyle est particulièrement riche, avec ses énormes colonnes sculptées et son plafond décoré de scènes de la vie quotidienne. Dans les chapelles, l’art de la civilisation égyptienne s’exprime avec une grâce infinie. La crypte souterraine porte aussi des décorations murales. A l’extérieur, le site abrite le petit temple d’Isis et un bassin hors d’eau planté de palmiers. Un avant-goût prometteur de la Vallée des Rois pour ceux qui veulent aller plus loin.
La grande station balnéaire du centre Egypte n’a rien perdu de sa vivacité. Au contraire, les projets immobiliers et hôteliers semblent flamber. Un choix à recommander quand on aime le divertissement… même sous Covid-19.
Une fois habitué à la nonchalance de Safaga, difficile d’apprécier
le brasier d’Hurghada ! Il faut se rendre malgré tout dans ce bronzodrôme du tourisme international, histoire de constater les dégâts causés par la fréquentation de masse et de s’apercevoir que ce secteur d’activité est toujours vivace. Dans une station balnéaire qui a traversé une longue phase de dépression, pour cause de sentiment d’insécurité, le renouveau est visible. Preuve du regain d’énergie, flagrant jusqu’à la crise du coronavirus : le nombre de nouvelles résidences en construction est important. Au sud d’Hurghada, le secteur de Makady est déjà saturé d’hôtels-resorts. Au nord, Hurghada et El Gouna ne formeront bientôt plus qu’une seule longue agglomération balnéaire.
Le trajet par Sheraton Road entre l’hôtel Marriott et la grande mosquée
Al Mina – seul site vraiment plaisant au sud de la ville -, en dit long sur les aléas traversés par Hurghada. Après le Printemps arabe, puis l’attentat en 2015 contre un avion russe à Sharm el-Sheikh, le crash du tourisme en Egypte s’est accompagné du délitement des installations. Hôtels fermés à la va-vite et abandonnés, tags et ruines, le spectacle à Hurghada est parfois désolant. Pourtant, entre deux édifices bancals, des projets émergent. Moon Land Village (food court, studios et shopping mall) et Aqua Fun (beachfront residential compound) en sont deux exemples parmi d’autres.
Dans cette ville tentaculaire où les repères sont rares, la marina aménagée non loin de la mosquée El Mina constitue un havre de tranquillité bienvenu. L’accès s’effectue près du marché aux poissons, un lieu de vie 100% égyptien. S’y échangent les prises débarquées d’embarcations sommaires à la peinture bleue, amarrées à deux pas. Quel contraste saisissant avec cette marina aseptisée et sécurisée ! Elle aligne le long de quais occupés par des yachts clinquants une batterie de restaurants, cafés et concept-stores aux standards internationaux. Le symbole d’une méga-station où tout est conçu pour la récréation.
Office de tourisme égyptien : egypt.travel/fr
Passeport en cours de validité. Visa à payer à l’arrivée à l’aéroport d’Hurgahda (environ 23 €, en espèces).
1 € = env. 19 Livres égyptiennes.
1 € = env. 19 Livres égyptiennes.
+ 1 h en hiver.
Eviter les fortes chaleurs d’été. Le printemps, l’automne et même l’hiver sont les périodes les plus favorables au bord de la Mer Rouge.
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