Situés entre la Pologne et la Russie, à l’ouest de la Biélorussie et de l’Ukraine, ils font partie de l’Union Européenne depuis l’an 2004. Leurs trois capitales respectives sont pleines de charme et d’étonnements: Vilnius, Riga et Tallinn. Ces pays baltes ont connu la même histoire, souvent tragique, faite de rêves brisés et désormais de joie de vivre retrouvée.
Entre liberté confisquée et culture malmenée par les évènements de l’histoire et l’appétit des « gros » voisins, l’Allemagne, la Pologne et la Russie…
Mais aujourd’hui, plus libres que jamais et heureuses d’être indépendantes, ces républiques cultivent le même et immense amour de la liberté. Ni slaves, ni russes, un peu scandinaves mais surtout Européennes, les trois capitales sont le fer de lance des pays baltes qui furent indépendants de 1918 à 1939… Soit 20 ans seulement! Après l’occupation nazie, les pays baltes furent annexés pendant des décennies par l’Union soviétique. Avant d’être enfin libres et souverains il y a une quinzaine d’années. Même si la menace russe n’est jamais vraiment absente, les trois républiques sont fières d’être européennes et affichent un art de vivre, une indépendance et un goût de liberté qui les rendent incroyablement attachantes.
La capitale lituanienne est située à l’intérieur des terres, à plus de 312 kilomètres de la côte, alors que Tallinn et Riga sont deux ports de mer. Vilnius est une cité très verte et entourée de collines boisées.
A la confluence des rivières Vilnia et Néris, la ville compte 570.000 habitants. Avec plus d’un millier et demi d’édifices légués par les siècles, son centre historique est classé à l’UNESCO et figure parmi les plus vastes au monde. Plus de 360 hectares d’architecture s’y découvrent à pied, comme un musée à ciel ouvert. Des dizaines de clochers pour une soixantaine d’églises confirment que Vilnius possède un patrimoine religieux très important.
De nombreux styles s’y admirent parmi lesquels le baroque a la palme d’or. Il enrichit la ville de ses dorures et anges virevoltants même si le gothique n’a pas à rougir de sa discrétion. La ville est comme une flèche catholique aux frontières du luthéranisme et de l’église orthodoxe… Saviez-vous qu’avant la seconde guerre mondiale et la Shoah, Vilnius était l’une des plus grandes villes juives au monde ? A tel point qu’elle était surnommée la « Jérusalem du nord ». Aujourd’hui, universitaire et vibrante, artistique et cultivée, elle est amoureuse des arts et des traditions nationales. D’ailleurs, Vilnius et ses habitants sont un peu considérés comme les latins des Pays Baltes !
Pour visiter la capitale de la Lituanie, rien de tel que de grimper sur la fameuse colline et sa tour Gediminas, qui dominent de loin l’esplanade de la cathédrale Saint Stanislas.
C’est un bon point de départ pour ensuite plonger dans la vieille ville de Vilnius, la rue piétonnière Pilies ou la très commerçante et vivante « Gedimino prospekt ». Ces deux axes à parcourir offrent leurs magasins et leurs nombreuses façades historiques. De part et d’autre, des ruelles qui accueillent de plus en plus de « street art » emmènent le visiteur vers les quartiers où se cache l’Université, l’église du Saint-Esprit et le monastère dominicain, ainsi que quelques églises orthodoxes.
Tout au bout de la rue Pilies se trouve la « porte de l’Aube ». Elle date du 16ième siècle et faisait partie des fortifications. Une chapelle attenante y abrite une vierge noire miraculeuse, qui est un haut lieu de pèlerinage polonais. Ajoutons les églises Saint Jean et Sainte Anne ainsi que l’église des saints Pierre et Paul aux 2000 stucs blancs, qui lui donnent l’apparence intérieure d’une bonbonnière…
On dit également que Napoléon de passage à Vilnius avec ses armées pour attaquer la Russie fut absolument séduit par l’église Sainte Anne, en pierre rouge et de style gothique flamboyant, qu’il aurait « voulu ramener en France au creux de sa main ». Entretemps, la Bérézina a congelé ses désirs et l’église est toujours là, tant mieux. Les amateurs d’histoire récente visiteront également le Musée du génocide du peuple lituanien qui raconte les deux occupations (nazie et soviétique) dont a souffert le pays, à l’instar des autres Républiques baltes.
Vacancesweb.beRiga – Place de la MairieFille de la mer et du commerce maritime, Riga (830 000 habitants) est la capitale de la Lettonie. Entourée de parcs et de lacs, elle se trouve sur les rives du fleuve Daugava dont l’embouchure dans la Baltique se trouve à une vingtaine de kilomètres environ.
Elle est la cité la plus importante des trois états baltes. Dès le printemps, elle sort de sa torpeur et fête le retour des beaux jours lors de festivals de chants et de longues soirées festives, autour des nuits blanches et des feux de la Saint-Jean qui approchent à grands pas avec les longs jours de l’été. Il est vrai que le chant est une tradition dont les pays baltes sont fiers. On dit que la dernière révolution s’est faite en chantant et chaque année, une infinité de chorales se réunissent et chantent à l’unisson leur liberté retrouvée. L’âme des pays baltes résonne…
La ville de Riga doit son nom à la petite rivière Rïdzene, comblée depuis plus d’un siècle. On peut en deviner les méandres en suivant certaines rues de la vieille ville. Riga a été surnommée ‘Paris du nord’ pour sa population cosmopolite ou ‘Perle de la Baltique’… Quant au pays, la Lettonie (Latvija et en anglais Latvia), il doit son nom aux peuplades Lettes ou Latgales qui habitaient la région.
Le monument de la liberté (Brïvïbas piemineklis) surnommé affectueusement Milda est un peu considéré comme la statue de la liberté lettone…
C’est ici que la foule convergeait quand le pays était en danger. C’est ici que se déroulent toujours les cérémonies, les parades militaires et les fêtes, comme sous sa bienveillante protection. Elle arbore les trois étoiles des provinces lettones.
De part et d’autre de cette esplanade, le parc Bastejkalns délimite la vieille et la nouvelle ville. Cet espace vert accueille quelques jolies sculptures, tandis qu’une petite rivière serpente au cœur de la zone de promenade, agréable en toute saison et noire de monde les journées d’été.
Ensuite, l’idéal lors de la visite est de se perdre un peu dans les ruelles qui mènent vers les superbes maisons hanséatiques et autres merveilles architecturales. Voici l’hôtel de ville et les ‘trois frères’, puis quelques splendides fleurons de l’Art Nouveau, à découvrir ici et là. Il est vrai qu’avec d’autres capitales comme Vienne et Prague, Riga exhibe la plus forte concentration de bâtiments Art Nouveau d’Europe. Ces dernières années, des rénovations ont permis à nombre d’entre eux d’être à nouveau visités et admirés
Comme la grande galerie d’art Nouveau signée par l’architecte russe Mikhail Eisenstein, père du cinéaste Sergei, né à Riga, avec la maison à la rue Strelnieku 4a, construite en 1905. En toute saison, Riga doit se découvrir petit à petit et se parcourir lentement. Au printemps et en été, les longues soirées font sortir les foules qui déambulent sur ses places et prennent du bon temps. Les chorales aux coins des rues et les festivals d’été rappellent que le chant est une grande tradition ! Ici comme dans les trois républiques baltes !
Vacancesweb.beLe port de TallinAu nord des pays baltes, Tallinn (450 000 habitants) est un port de mer. Sa particularité est de faire face à la Finlande (moins d’une centaine de kilomètres) avec laquelle elle est reliée quotidiennement, ainsi que plus loin (300 km environ), avec Stockholm à l’ouest ou Saint Pétersbourg à l’est.
De ce fait, elle est la plus scandinave des villes baltes. Un peu finlandaise et nordique, Tallinn a toujours cultivé un excellent art de vivre : on y aime le sauna, la vie au grand air et la musique. D’ailleurs, ferveur nationale, le chant y a toujours été un art de vivre. A tel point que la révolution s’est faite en chantant, d’abord autour de chants folkloriques, patriotiques puis plus subversifs et politiques. En souvenir, tous les cinq ans, des dizaines de milliers de choristes se rendent au festival du chant de Tallinn. Mais pas besoin d’attendre pour assister dès le retour des beaux jours à des chorales improvisées ici et là… …
Assez rebutants, les abords hétéroclites de la capitale estonienne (450 000 habitants) ne laissent en rien deviner la beauté de la vieille ville, Patrimoine de l’Unesco (tout comme ses deux sœurs baltes).
La capitale estonienne offre une ville haute et une ville basse qui se partagent la vieille cité médiévale. Du haut de Toompea et du belvédère de Kohtuotsa avec ses magnifiques vues sur la ville, se livre un paysage de tours et de clochers tandis qu’au loin, les ferries partent vers la Suède ou Helsinki.
Les ruelles de la vieille ville livrent de bonnes surprises, entre monuments, galeries d’art et boutiques de souvenirs. La superbe église orthodoxe Nevsky et plus loin, la délicieuse et incontournable place de l’hôtel de ville (Raekoja Plats) avec ses maisons pastel est le cœur de la vieille cité.
Non loin, se rendre vers l’une ou l’autre des vieilles tours très bien conservées. Elles ont été baptisées « Neitsitorn », « Long Hermann » ou « Kiek in de Kök » (regarde dans la cuisine !). L’anecdote raconte que cette tour de guet dominait les chaumières et leurs cuisines, de quoi faire saliver et distraire les guetteurs… C’est aujourd’hui le musée des fortifications.
Impossible d’y échapper, avec sa douce couleur de miel, l’ambre fait partie des souvenirs inévitables de Lettonie (et des autres Républiques baltes ainsi que de l’enclave de Kaliningrad et de la Pologne).
Elément de la prospérité des Pays Baltes, l’ambre est appelé poétiquement « larmes des oiseaux de mer… ». On dit de lui qu’il contient la lumière du monde ou qu’il conserve les rayons du soleil depuis l’aube des temps.
Dès l’antiquité, l’ambre s’est vu attribuer des pouvoirs magiques. Son commerce était déjà très florissant à l’âge du bronze, à tel point que l’ambre retrouvé dans des sites antiques comme Mycènes ou en Crète provenait des pays baltes.
L’ambre est une résine fossile d’arbres engloutis il y a une trentaine de millions d’années. Aujourd’hui, l’ambre provient pour 90% d’une mine à ciel ouvert située à Kaliningrad. Mais on en trouve parfois encore sur les plages, surtout après les tempêtes. Des artistes connus et des ateliers spécialisés créent de superbes œuvres d’art en ambre, sous forme de broches, colliers, perles, pendentifs, boucles d’oreilles. Mais également d’éléments décoratifs comme des lampes, lustres, tableaux en pierre d’ambre incrustée…