Après Namur en avril, Liège en mai et le Brabant Wallon début juin, je vous emmène visiter les vignes et châteaux du Hainaut. « Du vin hennuyer ? », interroge mon amoureux, aussi ébahi que dubitatif. Eh oui loulou, c’est même là que l’on trouve le plus grand vignoble de Belgique. C’est aussi dans le Hainaut que l’on produit les meilleures bulles belges. Ses doutes se muent alors en mission : « Allons goûter ça ! ».
Nous bouclons nos valises le vendredi dès la sortie du boulot. Direction Thieusies, près de Mons, pour une nuitée insolite dans la tour d’un château. Bâtie en 1845, cette colonne de brique a été rénovée en 2019 et aménagée en gîte, avec chambre, salle de bain et cuisine. Là, j’ai marqué des points : mon amoureux retombe en enfance. Il s’imagine en chevalier, faisant le gué l’œil collé à la meurtrière, avant de se réchauffer devant la cheminée en pierre. Clou du spectacle : au sommet de l’escalier en colimaçon, la terrasse panoramique offre une vue sur le château et son parc. C’est là qu’on a pris l’apéro et le petit-déjeuner en grands seigneurs.
Après le café-croissant sur les hauteurs, on redescend l’escalier direction le vignoble des Agaises, entre Mons et Binche. C’est ici qu’est produit le fameux Ruffus, vin effervescent maintes fois primé. Les vignes ont été plantées en 2002 sur un coteau riche en calcaire, sur lequel régnait le Seigneur Ruffus au 12e siècle. Deux parcours gratuits (30 minutes ou 1h30) avec panneaux didactiques nous guident le long des vignes et détaillent la naissance de ce mousseux belge. Nous avons aussi réservé une dégustation. « Ces bulles belges font des étincelles », me dit mon amoureux dans un élan poétique. Et il n’est pas le seul à le penser : le succès est tel qu’il faut s’inscrire sur liste d’attente pour acheter du Ruffus directement au Domaine…
A 30 kilomètres de chez Ruffus nous attend le château de Seneffe. Une bâtisse du 18e siècle, de style néoclassique. Ses salles somptueusement décorées abritent la plus belle collection d’orfèvrerie de Belgique. On file ensuite dans son parc à l’anglaise avec jardins à la française. Un cadre exceptionnel avec un théâtre, un grand bassin et un petit étang dont l’île centrale est reliée à la rive par un pont. Super romantique. On a d’ailleurs croisé deux couples de jeunes mariés en pleine séance photos de leur grand jour. Ça a mis des étoiles dans mes yeux et ceux de mon amoureux.
Des étoiles, le restaurant « D’Eugénie à Emilie » en compte deux au Guide Michelin. J’avais craqué pour cet étoilé en voyant la photo des plats sur le site internet. Et les images n’ont pas menti : on a goûté des plats savoureux, concoctés à partir de recettes à l’ancienne. La carte et les menus proposent un large choix de viandes et poissons.
Dimanche matin, on file au sud de Mons découvrir un autre vin effervescent belge, au Domaine du Chant d’Éole. C’est le plus grand vignoble de Belgique : il s’étend sur 52 hectares. Pendant une bonne heure, la visite guidée nous explique la production de ce vin effervescent, de la plantation des raisins à la mise en bouteille, en passant par le choix des cépages et la vinification. Puis, place à la dégustation ! Brut Blanc de Blancs, Brut Rosé, Cuvée Prestige et Élixir Saint-Georges ; tous sont aussi excellents les uns que les autres.
On termine en grandes pompes avec une visite du Château de Belœil, entouré d’eau et surnommé « le petit Versailles belge ». Son mobilier d’époque déborde de luxe, façonné par les plus grands ébénistes français des 17e et 18e siècles. Dans le parc, dix générations de jardiniers et paysagistes se sont succédé pour maintenir en état le style d’origine, datant de 1664. Un décor grandiose pour conclure un week-end de rêve.
L’étonnante saveur des bulles belges et le sublime restaurant « D’Eugénie à Emilie ».