Un jour, un endroit : Pékin, 1420 et l’achèvement de la Cité Interdite

Julie Docsterd,
22-04-2024
Pékin, en l’an 1420. L'un des plus grands chefs-d'œuvre architecturaux de l'histoire chinoise vient d’être terminé : la Cité Interdite. Ce gigantesque palais impérial, résidence des empereurs et leur gouvernement pendant près de 500 ans, est le symbole d'une ère où la Chine était au sommet de sa puissance culturelle et politique.
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© ZQ Lee

La construction d’un symbole impérial

La construction de la Cité Interdite commence en 1406, sous l’égide de l’empereur Yongle, le troisième souverain de la dynastie Ming, qui décide de déplacer la capitale de Nanjing à Pékin. L’empereur, visionnaire, souhaite créer un palais qui incarnerait à la fois la splendeur de l’empire chinois et son autorité absolue. Plus de 1 million d’ouvriers, y compris des artisans talentueux de tout le pays, sont mobilisés pour réaliser ce projet pharaonique.

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© Yilei jerry bao

Un chef-d’œuvre architectural

L’achèvement de la Cité Interdite en 1420 révèle un ensemble de bâtiments harmonieusement disposés et richement décorés, couvrant environ 72 hectares. Ses murs rouges et ses tuiles dorées se dressent fièrement au cœur de Pékin, entourés d’une large douve. La cité est composée de près de 980 bâtiments, abritant plus de 8 700 pièces, un labyrinthe de cours, de salles, de pavillons et de jardins qui évoquent la grandeur et la complexité de l’empire.

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© drz

L’apogée de l’art impérial

La Cité Interdite n’est pas seulement une prouesse architecturale ; elle est également un trésor artistique. Chaque hall, chaque pavillon est orné de sculptures, de peintures, de laques, et de céramiques raffinées, témoignant de l’excellence des arts sous la dynastie Ming. Cet ensemble représente l’apogée de l’art impérial chinois, attirant des artistes et des artisans de tout le pays, désireux de contribuer à cette œuvre magistrale.

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© Rafik Wahba

Pourquoi « interdite » ?

L’accès au complexe était strictement limité. Seuls l’empereur, sa famille et les serviteurs les plus proches pouvaient y pénétrer. Ce lieu, symbole du pouvoir absolu de l’empereur, était considéré comme sacré. La restriction d’accès renforçait le mystère et le prestige associés à l’autorité impériale, créant une distance entre l’empereur et le peuple. Cette séparation visait à maintenir l’ordre et à projeter une image d’inaccessibilité et de puissance divine de l’empereur.

Plus qu’une merveille architecturale, la Cité Interdite fonctionne comme le centre névralgique de l’autorité impériale. Au sein de ses murs, des décisions cruciales sont prises, influençant le sort de millions de personnes à travers l’empire.

Pékin aujourd’hui : l’héritage de la Cité Interdite

Aujourd’hui, la Cité Interdite est un des sites les plus visités au monde, symbole de la culture et de l’histoire chinoises. Transformée en musée, elle attire 40.000 visiteurs par… jour !