“La Muette de Portici”, également connu sous le nom d'”Auber”, du nom de son compositeur Daniel Auber, est un opéra en cinq actes qui raconte l’histoire de la révolte de Masaniello contre l’occupation espagnole à Naples, au 17ème siècle. Les thèmes de liberté et de rébellion contre l’oppression résonnent profondément avec le public bruxellois, qui vit sous le régime autoritaire des Pays-Bas. Ce rattachement, qui remonte à la défaite de Napoléon à la fin de la domination française, n’est pas, mais alors vraiment pas, du goût des Belges. Les religions sont différentes (Les Belges sont catholiques tandis que les Néerlandais sont protestants) et la fiscalité oppresse les habitants de ce pays.
La représentation du 25 août est marquée par une audience particulièrement passionnée. Lorsque l’air « Amour sacré de la patrie » retentit, il déclenche une onde de choc parmi les spectateurs. Les émotions débordent ; le public quitte le théâtre, envahi par un sentiment révolutionnaire. Les rues de Bruxelles deviennent le théâtre de manifestations violentes, les barricades s’érigent, et la ville s’embrase. Cette nuit-là, l’opéra ne se contente pas d’imiter la vie : il la transforme !
Les événements du 25 août sont le prélude à la Révolution belge. Dans les jours et les semaines qui suivent, le soulèvement s’étend, gagnant en force et en détermination. Face à une répression ineffective, les Provinces du Sud du Royaume uni des Pays-Bas se soulèvent, aspirant à l’indépendance. Le 4 octobre 1830, soit plus d’un mois après le début de la révolution, la Belgique déclare son indépendance, marquant la fin de la domination néerlandaise et le début d’une nouvelle ère pour le peuple belge.