C’est la cinquième année consécutive que Bessans, à 1.700 mètres d’altitude, a recours au snowfarming : cette technique consiste à conserver de la neige de l’hiver précédent -naturelle et artificielle mêlées- sous une épaisse couche de sciure, un “sarcophage” qui limite sa fonte.
Le site choisi, orienté plein nord et à l’ombre d’une montagne, bénéficie d’un microclimat très froid, et le tas de neige a été bichonné tout l’été au râteau pour “éviter toute crevasse et infiltration de chaleur“, relate Laurent Vidal, directeur de la station. Au final, seulement 17% du stock a été perdu cet été malgré la canicule, selon lui.
Le moment venu, la sciure est retirée et stockée en un tas distinct en attendant d’être réutilisée l’année prochaine, et la neige transportée par camions puis étalée en une piste glacée très compacte autour du stade de biathlon, au pied de hautes montagnes couvertes de mélèzes dégarnis.
Cette technique de soudure en attendant la première “vraie” neige hivernale n’est utilisée que par une poignée de stations en France mais davantage à l’étranger où les stocks d’or blanc sont même parfois réfrigérés artificiellement.
Même si elle n’est utilisée que sur quelques-uns des 120 km de pistes de la station, elle apporte, pour un coût estimé à 50.000 euros tout compris, une vraie “plus-value pour le dynamisme” de Bessans, souligne le maire Jérémy Tracq.
La démarche “ne fait pas forcément l’unanimité” en ces temps de crise climatique, reconnaît-il. Mais les critiques relèvent parfois de “discussions de comptoir” et la municipalité est “sensible aux problématiques” environnementales, assure-t-il.