Gwadar : l’aéroport fantôme qui enflamme le Pakistan

10-03-2025
Un aéroport flambant neuf, perdu en plein désert, sans passagers ni vols. Bienvenue à Gwadar, le projet à 240 millions de dollars qui dérange, rapportent nos confrères de geo.fr.

 

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Au beau milieu du Baloutchistan, une région en proie à la misère et aux tensions politiques, trône l’aéroport international de Gwadar. Inauguré en grande pompe (mais sans public) en octobre 2024, ce colosse financé par la Chine dans le cadre du Corridor économique Chine-Pakistan (CPEC) est, pour l’instant, complètement inactif.

Le paradoxe ? Cet aéroport pourrait accueillir 400.000 passagers, alors que Gwadar ne compte que 90 000 habitants. Et dans une région où l’eau potable est un luxe et l’électricité un privilège iranien, l’arrivée de ce mastodonte est loin d’être une priorité.

Un cadeau chinois qui ne fait pas plaisir à tout le monde

Depuis plusieurs années, Pékin investit massivement au Pakistan, notamment via le CPEC (corridor économique Chine-Pakistan), censé relier la Chine à la mer d’Arabie. Un rêve de connectivité… qui vire au cauchemar pour les Baloutches, rapporte Geo.fr. Les habitants de la région verraient en effet ces projets comme une ingérence étrangère qui ne leur profite pas. Résultat : des tensions croissantes entre la population locale, le gouvernement pakistanais et la Chine.

Un aéroport sous haute surveillance

Gwadar est aujourd’hui une ville verrouillée. Checkpoints, militaires armés, fils barbelés : l’infrastructure est sous surveillance constante. Car la contestation baloutche ne faiblit pas, et le gouvernement pakistanais répond par une répression sévère.

L’aéroport a donc été inauguré dans une ambiance… virtuelle. Pas de journalistes, pas de public, juste une vidéo officielle et un vol inaugural en mode fantôme. Une mise en service pour l’instant théorique, qui reflète bien le climat explosif de la région.

Alors, Gwadar finira-t-il par décoller ? Ou restera-t-il un mirage économique dans une région en crise