Goodwood Revival 2024 : un festival hors du temps !

François Piette,
12-09-2024
Qu’est-ce qui peut bien motiver 200.000 personnes à s’habiller comme leurs grands-parents, à supporter des embouteillages interminables et à se traîner dans la boue pendant un week-end entier ? J’en étais là de mes réflexions dans les longues files qui nous amenaient jusqu’à Goodwood, pour le festival le plus improbable de l’année : le Goodwood Revival. Récit d’un week-end hors du temps…
© Tristan Slegers

Le Goodwood Revival, c’est quoi ?

Organisé le deuxième week-end de septembre dans le Sud de l’Angleterre, le Goodwood Revival est un festival unique en son genre, célébrant l’âge d’or du circuit automobile attenant au domaine, soit de 1948 à 1966. Le Duc de Richmond, propriétaire des lieux, propose donc un festival nostalgique où chaque détail, chaque recoin est pensé pour vous faire voyager dans le passé. L’idée, c’est d’immerger les spectateurs dans un univers parallèle, où d’anciennes voitures de course se livrent à de mémorables empoignades sur un tracé n’ayant plus bougé depuis 6 décennies, où des Spitfire virevoltant dans le ciel rendent hommage aux héros libérateurs, où des groupes de musique rejouent les tubes les plus célèbres des « swinging sixties » et enfin, où chaque spectateur est acteur du festival, en s’habillant avec des tenues d’époque… Une requête qui est suivie à la lettre par le public, ce qui rend l’immersion d’autant plus saisissante !

Goodwood Revival
© Tristan Slegers

Une petite trotte !

Peu connu de ce côté-ci de la Manche, hormis de quelques passionnés de voitures anciennes, le Goodwood Revival n’est pas si compliqué à rejoindre depuis la Belgique, même si le trajet demande un brin d’organisation. En ce qui nous concerne, cela nous fait tout de même une petite trotte : environ 5 heures de route, auxquelles il faut rajouter les 30 minutes de traversée via le Shuttle, ou les 90 minutes de Ferry. Nous avons opté pour la première option, les contraintes scolaires des enfants imposant un horaire plutôt stricte. Quant à ceux qui craignent de rouler à contre-sens une fois la Manche franchie, pas d’inquiétude : d’un aveu plus ou moins général, après le baptême de feu du premier rond-point, vous n’êtes plus prêt de vous tromper !

shuttle
© François Piette

Le souci du détail

Ici, oubliez les néons criards, les foodtrucks vous jetant des sushis industriels à la tronche et autres musiques de supermarché crachées au travers d’haut-parleurs nasillards : une fois l’entrée franchie, plus rien ne vous rappelle l’époque actuelle. Des poubelles aux caravanes, en passant par les groupes musicaux et les ballots de paille servant de fauteuils, le soin apporté à chaque détail rappelle que le « Briton sait y faire ». Et puis il y a l’ambiance : à vous faire danser sous la pluie sur « Get Back » des Beatles chanté par des artistes plus vrais que nature, sans oublier les innombrables sketchs joués un peu partout sur les nombreux hectares du site et autres séances de cinéma en plein air, auxquelles il est possible d’assister depuis la moelleuse banquette d’une berline américaine des fifties !

Goodwood Revival
© Tristan Slegers

Les émotions sont aussi variées que les activités : vous serez tantôt émus, face aux hommages rendus aux héros du débarquement, tantôt envoûtés, face aux divers groupes musicaux distillant des sonorités délicieusement surannées et tantôt amusés, avec des concours d’habillement dont les défilés valent leur pesant de disques 78 tours ! Et puis, bien sûr, il y a les courses de voitures anciennes. « C’est juste hallucinant », s’émerveille Tristan, qui reste bouche bée devant les rarissimes et inestimables Ferrari, Aston Martin et Jaguar d’époque bataillant ferme sur une piste détrempée ! Trois jours de magie, qui permettent d’échapper à un monde toujours plus fou…

goodwood revival
© Tristan Slegers

On a aimé :

  • Le soin apporté aux détails, le côté hors du temps
  • L’ambiance musicale
  • Les courses hallucinantes
  • Le dress code respecté par (presque) tous, y compris le personnel nettoyant !
  • L’organisation impeccable, les foodtrucks nombreux et de qualité
Goodwood Revival
© Tristan Slegers

On regrette

  • Un prix d’entrée vite costaud
  • Un événement globalement peu adapté à la pluie (sortez vos bottes !)
  • Des personnalités présentes mais peu mises en valeur et trop peu accessibles
  • Les embouteillages menant au site
  • Des suppléments (accès aux tribunes, aux paddocks…) hors de prix
© Tristan Slegers

Notre monture

Pour rejoindre le Goodwood Revival, nous avons jeté notre dévolu sur un Renault Trafic Grand SpaceClass Escapade… Un nom long comme l’engin lui-même, frôlant les 5,5 mètres et qui désigne ce que Renault fait de mieux en matière de transport VIP ! Pour notre part, nous l’avons surtout considéré comme un véhicule familial, tant ses aspects pratiques, sa modularité et surtout, son espace intérieur digne d’un palais du Moyen-Orient ont fait mouche !

renault trafic
© François Piette

Si le nom pourrait laisser supposer qu’il s’agit d’une camionnette rapidement aménagée en transporteur de troupes, sachez que vous êtes assez éloigné de la vérité, avec un comportement routier rappelant plutôt les SUV. Le moteur 2.0 DCI, notamment disponible en version 170 chevaux et boîte automatique, se révèle aussi silencieux que souple et… sobre, avec une moyenne relevée à 7,4 l/100 km, ce qui est peu vu le format de l’engin ! Disponible en deux longueurs, ce Renault vise les grandes familles (avec 8 vraies places) ou des services de Shuttle, avec un intérieur modulable à souhait, où il est même possible de tourner les sièges de la deuxième rangée pour transformer l’habitacle en salon, avec une petite table au milieu !

© François Piette

Quelques défauts ? Un encombrement forcément peu adapté aux ruelles des petites villes, quelques petits bruits de mobilier et une ventilation somme toute sommaire pour les places arrière. Rien de rédhibitoire, d’autant que le prix (à partir de 40.300 € et un maximum dépassent de peu les 63.000 € pour une version « full option ») le rend nettement plus accessible que les SUV 7 places, certes peut-être mieux finis, mais infiniment plus étriqués !

Photos : Tristan Slegers/SLG Classic Cars