La France et l’aviation : une taxe qui décolle mal ?

03-02-2025
La France, fleuron de l’aviation mondiale avec Airbus et Safran, est-elle en pleine crise d'identité ? C’est ce que laisse entendre Willie Walsh, directeur général de l’Association internationale du transport aérien (Iata), en critiquant l’augmentation des taxes sur le transport aérien. Lors d’une assemblée générale à Paris, il a qualifié la position française de « schizophrène ».
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Son raisonnement ? D’un côté, la France exporte ses avions innovants aux quatre coins du globe. De l’autre, elle alourdit la fiscalité aérienne, encourageant presque à préférer le train. Une approche qui, selon Walsh, manque de cohérence avec les ambitions technologiques du secteur.

Les taxes, ennemies de l’environnement ?

Pour Walsh, augmenter les taxes n’est pas la réponse magique aux défis environnementaux. « Si vous êtes sincères dans votre envie d’affronter les problèmes environnementaux, les taxes ne sont pas la solution », a-t-il martelé.

Selon la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam), la hausse des redevances de navigation aérienne et d’autres prélèvements, comme la taxe de solidarité sur les billets d’avion, représente un surcoût de 1,2 milliard d’euros pour 2024. Une addition salée qui, selon eux, met en danger la compétitivité du secteur français.

Une alternative : le ciel unique européen

Et si la solution était ailleurs ? Willie Walsh plaide pour un « ciel unique européen », une réforme vieille de 20 ans mais encore bloquée par des résistances nationales. Cette mesure, simple à mettre en œuvre, permettrait de réduire de 10 % les émissions de CO2, soit bien plus que la suppression des vols courts, qui n’apporterait qu’une réduction de 3,8 %.

Une équation à résoudre

La France peut-elle concilier ambition environnementale et soutien à son secteur aérien ? Parce qu’il faut bien l’avouer : à court et moyen termes, le secteur ferroviaire restera plus écologique que l’aérien. Favoriser le premier a donc plus de sens que le second d’un point de vue environnemental… Reste que le second fait la fierté de l’hexagone et emploie un grand nombre d’employés ! Plutôt que de penser opposition, pensons peut-être complémentarité !