Je vous l’accorde, quand on cherche une destination proche pour passer un week-end un rien dépaysant, on pense tout naturellement à l’Ardenne ou à la mer. Mais j’ai décidé de sortir des sentiers battus et d’explorer une région qui gagne à être connue en tant que destination touristique.
À l’image de la ville d’Essen en Allemagne, qui a fait de son passé industriel un atout, Charleroi encourage désormais tout un chacun à venir découvrir ce qui a fait sa richesse aux 19e et 20e siècles, à commencer par ses terrils. Ces collines artificielles, érigées par l’accumulation de résidus issus de l’extraction du charbon, sont devenues des havres naturels remarquables qui invitent à la promenade.
Avant de me lancer à l’assaut de ces drôles de collines, j’ai effectué quelques recherches sur la plateforme de Charleroi Métropole Tourisme qui recense tous les sites à découvrir à Charleroi et dans la vingtaine de communes alentour. J’ai repéré plusieurs terrils en libre accès : celui du Martinet à Roux, celui des Vallées à Gilly, le terril Saint-Charles à Marchienne-au-Pont, celui, célèbre, du Bois du Cazier et enfin le terril des Piges à Dampremy.
J’ai jeté mon dévolu sur ce dernier car il offre un panorama exceptionnel sur la ville en contrebas, tout en étant facile d’accès depuis le centre-ville. Formé de plusieurs monticules, il s’étend entre la chaussée de Bruxelles, la route de Mons, la rue Joseph Wauters et la rue Decoux où se situe l’accès principal, situé juste derrière la plaine de jeux. Comme pour gravir tout terril, je vous invite à vous munir de bonnes chaussures de marche, les chemins, riches en terre noire, n’étant pas compatibles avec des baskets blanches !
Après une matinée ensoleillée passée sur les hauteurs de Dampremy, je me suis ensuite rendu au sud de Charleroi et plus précisément sur le site du terril Saint-Charles. Celui-ci est né des extractions du puits Saint-Charles qui a fermé en 1958. Dans les années nonante, les deux terrils de Bayemont et Saint-Charles ont été exploités pour leur charbon résiduel puis remodelés en une seule et même colline. Les autorités locales ont eu la bonne idée d’y planter des arbres et des plantes herbacées et, peu après, une faune et une flore spontanées sont venues enrichir la biodiversité du site.
Ici aussi j’ai particulièrement apprécié la découverte de ce terril qui se distingue par sa sérénité. Ce petit circuit, très aisé dans l’ensemble, grimpe en douceur vers le plateau intermédiaire de la colline où l’on découvre un ancien bassin de décantation aujourd’hui peuplé de roseaux. Le sentier monte ensuite en pente douce vers le sommet où l’on jouit d’une vue fantastique sur le relief de la région ainsi que sur les usines de Marchienne-au-Pont et Marcinelle. Le parcours s’achève par une jolie boucle autour du bassin en contrebas où se dévoilent différents points de vue sur les environs.
Vous n’avez jamais entendu parler de la Boucle Noire ? Eh bien moi non plus, du moins jusqu’à ce que je tombe sur un plan expliquant le concept. Si le GR des Terrils (baptisé GR412) consiste en un sentier de plus de 300 km qui relie Bernissart à Liège en passant par Charleroi, sachez qu’une boucle de 22 km peut être effectuée en démarrant depuis la gare de Charleroi-Sud. On peut donc facilement s’y rendre en train, d’où que vous veniez en Belgique. Cette randonnée d’un jour m’a permis de découvrir les châteaux de Marchienne et de Monceau mais aussi les terrils du Martinet et la chaîne des terrils de La Docherie. Un parcours qui comprend l’ascension de quatre collines artificielles, reliées entre elles par des passages et des sentiers. J’ai particulièrement apprécié le balisage clair et bien visible qui permet de cheminer facilement tout au long du parcours !
L’expérience vous tente ? Alors comme moi, rendez-vous sur le site de Charleroi Métropole Tourisme pour préparer votre escapade au Pays Noir !