C’est un palais à la gloire d’un régime qui n’existe plus. Un monument historique phénoménal, qui rappelle la flamboyance (la mégalomanie ?) de Louis XIV, sans doute le plus connu des Rois de France.
Sur le château de Versailles, on a dit tout et son contraire. Les détracteurs de l’ancien régime ont colporté des rumeurs absurdes, alors que les nostalgiques ont laissé croire à un paradis sur terre. Aujourd’hui, nous nous penchons sur dix petits secrets de ce grand château qui a accueilli le Roi et la cour de 1682 à 1789… Soit une période relativement courte dans l’histoire de la monarchie française…
En effet, l’histoire du château de Versailles remonte à 1623 lorsque Louis XIII, père et prédécesseur de Louis XIV, décide de prendre une retraite « à la campagne ». Il achète un lopin de terre à Versailles et y fait construire un pavillon de chasse, tout-à-fait modeste pour qui connaît les habitudes de la Maison Royale de France. Ce n’est qu’une quarantaine d’années plus tard, sous le commandement de Louis XIV, que Versailles connaît ses premiers aménagements.
Les travaux d’André Le Nôtre, le jardinier du Roi, furent considérables. Sa plus grande tâche fût d’assainir le terrain, qui était constitué de « grands marais puants ». Le sol meuble était particulièrement hostile à toute intervention. Et pourtant, le miracle fût.
L’alimentation en eau des jardins a toujours constitué l’un des points faibles du château. A la base, il fût même question de dévier l’Eure pour alimenter les jardins, soit un canal de 80 km ! Un projet fou, à ce point pharaonique qu’il fût finalement abandonné, après avoir coûté la vie à de nombreux ouvriers.
Ce fût finalement un ingénieur originaire de Huy qui inventa la machine de Marly qui eut pour charge de pomper l’eau de la Seine pour alimenter les divers points d’eau du château. Mais cette machine ne fût jamais suffisante : lorsque le Roi se promenait dans les jardins, un réseau de personnes communiquaient entre elles pour alimenter les fontaines que le Roi allait croiser et couper les autres, Lui donnant l’illusion que tout fonctionnait…
Pour amuser les visiteurs et leur rappeler la grandeur de la Marine française, des répliques à l’échelle des bateaux de guerre voguaient sur les eaux du grand canal, ainsi que des répliques de chaloupe, canots et autres gondoles…
« On » raconte fréquemment que le palais était extrêmement sale et que les courtisans et autres nobles faisaient leurs besoins derrière les rideaux ! En fait, le palais était plutôt à la pointe du progrès de l’époque en matière d’hygiène, avec des chaises percées dans tous les appartements, reliées via des fosses d’aisance à l’extérieur du château.
Le Château de Versailles, ce sont d’abord et avant tout des chiffres qui n’en finissent pas d’impressionner : 63.154 m² habitables, environ 2.300 pièces, un parc de 8.000 ha (815 aujourd’hui), dont 93 dédiés aux jardins.
C’était une merveille de style à l’époque, un tour de force exceptionnel et elle continue toujours d’impressionner aujourd’hui. La Galerie des Glaces était une galerie d’apparat, destinée à asseoir le pouvoir de Louis XIV et à sidérer ses visiteurs. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le but était atteint : 357 glaces sont disposées sur une galerie longue de 73 mètres et large de 10,5 mètres. Chaque miroir est composé de 21 glaces et se voit disposé en face de chacune des 17 fenêtres…
Non, le palais n’était pas réservé qu’au Roi et à Sa cour. Tout le monde pouvait le visiter gratuitement et se balader dans les jardins, à l’exception des prostituées. Seule condition : être décemment habillé. Les règles ont toutefois changé avec les années…
S’il y a bien un site qui est protégé, c’est celui-ci. Et il l’a été dès ses débuts : en 1779, le directeur des bâtiments du Roi a imposé un genre de permis pour toute personne désireuse d’intervenir dans et autour du domaine. On peut considérer ce document comme l’ancêtre du permis d’urbanisme que nous connaissons aujourd’hui.
Pour se mettre à l’abri des obligations de la vie de château et pour s’aérer l’esprit, la Reine Marie-Antoinette se fît bâtir un hameau durant l’hiver 1782-1783, toujours au sein du parc royal. Le domaine est composé d’une ferme, d’un étang, d’un moulin, d’une grange et était réellement fonctionnel. La Reine y recevait en toute intimité Ses proches et prenait avec joie le rôle de bergère…